Vécu

Quelques témoignages et photos

Témoignage

Ci-dessous, vous pouvez lire le vécu de différentes personnes qui ont vu leur vie transformée par Dieu.

 

Par Nelly Seewer

Il est un soutien dans les jours sombres

Je m’appelle Nelly.

En février 1992, mon mari est réveillé par de violentes douleurs dans le dos et les jambes, une douleur atroce. Après quelques jours, le médecin l’envoie à l’hôpital. Je suis conduite à lire le Psaume 91, je le lis, le relis, il est parlé de peste. Pas très clair sur le moment. Vendredi, le diagnostic tombe comme un coup d’épée: «Tumeur cancéreuse». Elle a déjà rongé une vertèbre et une partie s’est affaissée contre la moelle épinière, bloquant tous les nerfs de la jambe droite. Pendant que le médecin parle, tout danse dans ma tête : chimiothérapie-rayon-mort-Laurence (notre fille handicapée) sans son papa…

J’ai la visite du pasteur qui me dit «Nelly, j’ai reçu le Psaume 91.» La paix revient, le Seigneur veut me parler.

Jacques est conduit au CHUV pour une opération de la colonne. Nous avons le temps de tout remettre à Dieu, car il faut attendre dix jours pour une salle d’opération. Peut-être n’allions nous jamais nous revoir sur cette terre. Nous étions libres de toutes rancunes et non-pardon à l’égard l’un de l’autre.

Je passe par des moments très difficiles: opération, rayons, rééducation, travail de longue haleine pour Jacques, d’accompagnement pour moi. C’est un apprentissage de patience, d’humilité, de foi et de maîtrise de soi.

Jacques est de retour après deux mois et demi d’hôpital. C’est alors que notre fille tombe dans une profonde dépression suractive, il faut tout surveiller, téléphones, sorties, argent, veiller sur elle jour et nuit. Elle ne contrôle plus rien et mon mari est dans un corset. Là je crie à Dieu de toutes mes forces restantes, et Il me répond par un frère : «Reste tranquille, je prends soin de Laurence, je veille sur elle, dépose ton fardeau». Rien n’a changé, mais je suis en paix.

Un dimanche d’octobre, le pasteur nous dit de la part du Seigneur: «Vous allez connaître des temps très très difficiles, mais je serai avec vous, prenez courage !».

En novembre, nous apprenons que le cancer s’est répandu partout et qu’il faut de la chimiothérapie. Puis en février il faut une autogreffe. Traitement très agressif. La nuit avant le traitement, j’étouffe d’angoisse, j’ai peur. Lui dort comme un bébé. Je lui en veux. J’ai confiance en Dieu, mais j’ai mal, j’ai honte, c’est lui qui… et c’est moi qui craque. Tout à coup, une idée me vient : mettre toutes mes pensées par écrit. J’écris au Seigneur tout ce qui me fait mal et, à ma grande surprise, je finis par dire merci pour l’hôpital, les médecins, les infirmières, les amis, la voiture, l’essence… Je suis alors apaisée et je m’endors.

Après ce traitement, le jeudi, c’est la catastrophe: tout lâche, plus d’immunité, auto-intoxication, choc septique. Jacques est conduit aux soins intensifs et placé sous respirateur. Tout bascule à nouveau. Est-ce la fin? C’est alors que commence l’apprentissage de la blouse, des gants, du masque. Après 12 jours de soins intensifs, il peut regagner sa chambre. De longs mois de rééducation sont devant lui. Il faut refaire toute la musculation, il souffre de champignons aux poumons, d’infection urinaire, de virus, rien ne lui est épargné.

Entré à l’hôpital à l’Ascension, il en sort le 15 août en chaise roulante. C’est un moment d’intense émotion. Il a tellement de foi et de courage que le 1er novembre, il reprend son travail.

Un matin d’avril 97, il se lève avec une vue pratiquement nulle, il s’effondre au travail, aveugle. Il fait deux crises d’épilepsie dues à des lésions au cerveau. Il doit alors se rendre au CHUV pour une biopsie. Le dimanche avant cet examen, lors d’un culte, le pasteur impose les mains aux malades. Jacques a la foi qu’il s’est passé quelque chose et demande un nouvel examen d’IRM. A midi, le médecin lui annonce : «C’est un miracle, vous n’avez plus aucune lésion». Personne n’a jamais compris.

De 97 à 98, nous jouissons d’un temps de repos, les forces diminuent, des trous dans les os du bras obligent Jacques à quitter son travail.

Avec joie, nous jouissons de tous les beaux moments de la vie, de notre relation avec le Seigneur, la nature, la famille, l’église.

Début décembre tout va mal, des douleurs atroces. Nous apprenons que les reins ne fonctionnent plus. Le médecin lui dit de rester à l’hôpital. Il refuse. «Je veux passer une dernière nuit à la maison.» Nous savons que c’est notre dernière soirée. Il me dit: «Tu vois je laisse tout: ma famille, la maison, le travail… Je ne reviendrai pas.» Puis tout s’enchaîne très vite. Une nouvelle autogreffe, des jours sous respirateur.

Nous aimions par-dessus tout les chants de louange. Les infirmières et moi lui passions toujours des cassettes. Ces louanges nous portaient littéralement durant ces semaines si douloureuses. La nuit, le sommeil me fuyait, il y avait la peur du téléphone et l’angoisse de voir Jacques dans un tel état. Mais ma relation avec le Seigneur était mon appui. Le Psaume 91 m’accompagnait toujours.

Le dimanche 21 février, Jacques a passé sur l’autre rive, vers son Seigneur. Nous parlions ouvertement de la mort. Il m’a dit avoir mieux aimé être malade et transformé comme il l’a été au cours de ces 7 ans de maladie, que de ne pas avoir été malade. Ce dimanche-là en rentrant à la maison, j’ai dit au Seigneur : «J’ai l’impression que Jacques a pris le bus et que les portes se sont fermées devant moi.» Et Il m’a répondu par ce verset du Psaume 144 v.1-2: «Béni soit l’Eternel, mon rocher, qui exerce mes mains au combat, mes doigts à la bataille.»

Dieu reste Souverain sur nos vies. Pourquoi Jacques a été guéri des lésions au cerveau et pas de toute la maladie? Je ne le sais pas. Mais je sais que le Seigneur nous a accompagnés tout au long de cette dure épreuve.

Que toute la gloire lui soit rendue.

Nadège Leuba
Interview Valéry Gonin

Témoignage Nadège

Valéry Gonin: «Aujourd’hui je me trouve en présence de Nadège, une fille pétillante de vie ! Nadège, peux-tu te présenter et me parler un peu de ton enfance ?»

Nadège Leuba: «J’ai 27 ans et habite Buttes dans le Val-de-Travers. Je travaille actuellement comme vendeuse en boucherie.

Mes parents étaient des personnes non pratiquantes. Par contre, lorsque j’étais malade par exemple, ma maman récitait la prière du Notre Père. J’ai eu une enfance qu’on pourrait qualifier de difficile. Je vous passe les détails, mais au travers de toutes ces circonstances, j’ai fait le choix de ne plus croire en un dieu, mais seulement en moi-même.»

VG: «A l’âge de 12 ans, tu passes du stade de l’enfant au stade de l’adulte, peux-tu en parler ?»

NL: «Dès l’âge de 12 ans, j’ai essayé de trouver l’amour qu’il me manquait au travers de mes relations avec les garçons. J’avais un tel besoin d’amour que je pensais le trouver au travers de mes relations sentimentales. Au lieu de trouver  l’amour qu’il me manquait, ma vie semblait être de plus en plus incontrôlable. J’étais dans un cercle vicieux passant du sentiment d’être aimée à la déception, puis la dépression. De plus, je noyais ces problèmes au travers de l’alcool et des joints»

VG: «A 18 ans, tu as l’impression que la sortie du tunnel est proche.»

NL: «J’ai rencontré quelqu’un avec lequel je pensais sincèrement fonder une famille. C’est dans cette même période que j’ai commencé un apprentissage de vendeuse en boucherie. Alors que tout semblait bien aller, j’ai quitté cette personne, persuadée qu’elle ne m’aimait pas vraiment et là, rebelote, période de dépression et finalement d’épuisement. Mon médecin m’a dit que j’étais arrivée aux extrêmes limites de ma santé et qu’il ne m’en faudrait pas beaucoup plus pour en mourir. Au travers de ces événements, je me suis dit que Dieu pouvait peut-être faire quelque chose. Malheureusement, je ne connaissais rien de Dieu et je ne savais pas comment lui adresser la parole.»

VG: «A 21 ans, après des années de galère, tu constates que tu as besoin de trouver quelque chose ou quelqu’un pouvant t’aider.» 

NL: «A cette période, j’ai écrit dans mon journal personnel que je n’en pouvais plus et que j’avais besoin d’un sauveur. Peu de temps après, j’ai rencontré une personne qui a commencé à me parler de Dieu. Le calme de cette personne m’a étonnée et, pendant un moment, j’ai eu peur qu’il tombe amoureux de moi. Cette personne m’a apporté une bible puis a proposé de prier avec moi. Je ne savais pas comment prier. Doit-on joindre les mains ? Se mettre à genoux ? Fermer les yeux ? Cette personne m’a proposé de m’imposer les mains. C’est à dire de poser sa main sur ma tête et de prier. Au stade où j’en étais, il ne pouvait rien m’arriver de pire. Donc, j’ai accepté. Au moment où cette personne a commencé à réciter la prière du Notre Père, j’ai senti comme un torrent d’amour descendre sur moi. C’est un peu comme si je ressentais pour la première fois que Dieu m’aimait réellement. J’ai beaucoup pleuré, j’ai réalisé tout l’amour que Dieu avait pour moi. J’ai même senti physiquement un poids sur ma tête, comme si Dieu voulait briser mon orgueil, moi qui avais tendance à être fière de moi. Durant cette soirée là, j’ai pu entreprendre une démarche de pardon. Alors que je réalisais combien Dieu m’aimait, je réalisais également tout l’orgueil qu’il y avait dans ma vie. Je peux dire que c’est lors de cette soirée que j’ai donné ma vie à Jésus. Cette expérience de « rencontre avec Dieu » n’a pas été une fin en soi, mais plutôt le commencement d’un long processus de guérison quant à mon passé, ma souffrance, mes blessures et beaucoup de situations mal vécues.

VG: «Dieu étant un Dieu cohérent, Il va souvent retourner dans le passé, avec notre consentement, afin de nous permettre de revivre certaines étapes. Peux-tu nous en parler ?»

NL: «Lorsque j’ai recommencé à travailler en boucherie il y a quelques mois, c’est un peu comme si le Seigneur permettait que je revive une étape que j’avais mal vécue. Dès le début, ça s’est passé comme lorsque j’étais apprentie. En effet, mon patron est quelqu’un qui « gueule » beaucoup et quelqu’un qui n’est pas toujours clair sur le travail qu’il me demande de faire.  Ces 2 éléments sont des choses qui m’avaient beaucoup déstabilisée à l’époque. Chose étonnante, même si ça n’est pas facile, j’arrive à me protéger et à également répondre à ce patron lorsqu’il dépasse les bornes. C’est dans mon vécu quotidien que je vois toute l’ampleur de l’œuvre de Dieu dans ma vie.»

VG: «Pour terminer, quel encouragement donnerais-tu aux gens ?»

NL: «Le Seigneur fait excellemment bien son travail en nous ! Ne vous inquiétez de rien, mais remettez votre vie entre ses mains, car il prend soin de vous.»

Par Bernard Brünisholz

Comment Dieu me voit-il ?

Durant longtemps, je me suis imaginé Dieu comme ayant une grande verge dans sa main, prêt à me frapper si je faisais des choses qu’il n’aimait pas. Un tel dieu, mieux vaut le considérer le plus loin possible, là-bas tout au fond du ciel, peut-être ne verrait-il pas mes erreurs. Quand je passais des moments difficiles dans ma vie, il m’arrivait de crier à lui pour demander de l’aide, mais rien de plus.

Pendant plusieurs années j’ai été instituteur. Dans mes temps de loisir, je pratiquais du sport d’endurance et je m’occupais des jeunes du village qui aimaient courir et faire du ski de fond. Cette vie me convenait très bien. En plus de faire des activités que j’aimais, j’étais très apprécié au village. Pensez donc, un enseignant qui passe ses mercredis après-midi et une partie de ses vacances à s’occuper des jeunes ! Cette reconnaissance me motivait et me poussait à en faire toujours plus…

Jusqu’au jour où j’ai craqué. En effet, sans m’en rendre compte, le regard des autres sur moi avait pris plus d’importance que n’importe quoi d’autre. J’en étais devenu dépendant. Inconsciemment, je croyais que pour être aimé, il fallait le mériter en faisant toujours plus. Ce fonctionnement a fini par m’épuiser… Ce que j’aime faire par-dessus tout, c’est de courir librement dans la montagne. En été 1988, j’étais « au bout du rouleau ». Si je partais courir, après 200 mètres,  je m’arrêtais sur une grosse pierre et je pleurais, j’étais complètement épuisé, physiquement et moralement.

On m’a proposé de prier pour moi. Même si je n’y croyais pas trop, j’ai accepté. Le lendemain je me sentais mieux. « C’est psychologique » que je me suis dit. « On s’occupe de toi, tu te sens pris au sérieux et hop ça repart ». Deux jours après, j’étais de nouveau au fond du trou. On me propose de prier, j’accepte, ça va mieux, « c’est psychologique » que je me dis. Deux jours plus tard, l’état dépressif recommence. On me « repropose » de prier. Mais là on me dit : «  Si tu penses que c’est psychologique, on te suggère de prier toi-même ce Dieu qui peut changer les choses. » Je n’avais rien d’autre à faire que de m’exécuter. J’ai prié, et chose surprenante, le lendemain comme les jours suivants j’allais beaucoup mieux.

Est-ce que ce Dieu, que j’imaginais terrible, aurait un regard d’intérêt pour moi ? Pourrait-il et serait-il prêt à m’aider, à cheminer avec moi ?

Si c’est vraiment le cas, ça vaut la peine d’en savoir plus. Je me suis mis à lire la Bible, à sortir les notes de mes cours de catéchisme quand j’avais 15 ans, à discuter avec d’autres «croyants». Petit à petit j’ai découvert que Dieu ne s’intéresse pas seulement à qui je suis, mais en plus il m’aime tel que je suis. Il n’a pas besoin que je fasse des exploits ou des choses extraordinaires pour m’aimer. Il m’aime parce que je suis sa créature, une créature merveilleuse à ses yeux.

Cette découverte est l’événement majeur de mon existence. Depuis ce jour, la « fréquentation » de Dieu change peu à peu mon regard : mon regard sur ce Dieu d’amour, mon regard sur moi-même – je peux m’accepter tel que je suis, et enfin mon regard sur les autres – ce sont aussi des créatures que Dieu aime.

Débora Brügger
Interview Valéry Gonin

Témoignage Débora

Valéry Gonin: «Débora, parle-nous un peu de ta famille, du lieu de ta naissance.»

Débora Brügger: «Je m’appelle Débora Brügger, j’ai 18 ans, je suis la cadette d’une famille de trois enfants (j’ai deux grands frères),  je vis à la Côte-aux-Fées et j’ai grandi dans une famille chrétienne pratiquante.

VG: «Peux-tu un peu me dire comment se vivait (et se vit) la foi dans votre famille ?»

DB: «Tout au long de notre enfance, nos parents nous ont parlé de Jésus, des histoires de la Bible, etc. Je me rappelle par exemple, que lorsque j’étais petite, mes parents nous lisaient la Bible en bande dessinée. Plus tard, nous avons reçu chacun une Bible comme cadeau. Nous passions des soirées ensemble à lire la Bible et à en parler. Nous posions des questions, marquions des sujets de prière et priions ensemble. Dans tous ce qui concerne la foi, nos parents ne nous ont jamais obligés ou forcés à faire certaines choses, tout était très libre, et je suis reconnaissante pour cela. J’ai grandi dans une famille où j’ai découvert la foi et non une religion où il y a des règles et des obligations strictes. Aujourd’hui, nous sommes de jeunes adultes et, comme nous ne sommes plus à la maison, nous vivons notre foi personnelle et passons moins de temps ensemble. Ce qui ne nous empêche pas de prier les uns pour les autres et de passer des moments avec Dieu, en famille, lorsque nous le pouvons.»

VG: «Parfois, lorsque nous lisons des témoignages, nous avons l’impression qu’il ne s’agit que de gens ayant été les « pires » avant de se convertir. Pour toi, comment as-tu réalisé que tu avais tout de même besoin de Dieu?»

DB: «Je ne crois pas qu’il faut être des cancres pour avoir besoin de Dieu. Dans chaque domaine de ma vie, j’ai besoin de Dieu. Lorsque j’étais plus jeune, j’avais par exemple besoin de Lui à l’école, pour protéger ma famille, etc. Et aujourd’hui, c’est toujours le cas ; j’ai besoin de Lui, car je sais que sans Lui, je ne suis rien. Je sais que si je Lui remets mes projets, mes soucis, mes joies… Il va m’accompagner. Ce n’est pas qu’un besoin, mais un désir.»

VG: «Et comment s’est passé ta conversion?»

DB: «C’est pendant un camp du « Kids Vallon » (camps de jeunesse organisés au Val-de-Travers) que j’ai été touchée par Son amour et que j’ai ressenti en moi une présence, une chaleur qui m’envahissait. C’est là que j’ai répondu à un appel pour donner ma vie à Jésus, car j’ai réalisé l’amour de Dieu pour moi et ce que Jésus avait accompli pour me sauver.»

VG: «As-tu parfois regretté d’être née entre 2 pages de Bible? De n’avoir pas vécu des choses très difficiles, pour vivre une conversion radicale ?»

DB: «Oui, je l’ai regretté et j’ai plusieurs fois interrogé Jésus par rapport à cela. Je me revois Lui dire que je voulais vivre des choses puissantes et surnaturelles.  Ma conversion avait été douce et calme et peut-être avais-je passé à côté de quelque chose ? Je m’imaginais des histoires rocambolesques. Je crois qu’avec ma façon enfantine de voir les choses, je ne voyais pas toutes les bénédictions que cela avait pour moi de grandir dans une famille chrétienne et combien Dieu était tout aussi présent dans ma vie. C’est plus tard, au fil du temps, que j’ai compris que Dieu m’avait désirée, moi, dans cette famille-là, avec ces parents-là et ces frères-là. Pas ailleurs et pas autrement. Et je découvre chaque jour que Dieu me respecte et qu’Il prend soit de moi. Comme je le disais avant, ma conversion a été douce et c’est justement là qu’il y a quelque chose de beau ; Dieu a respecté ma douceur et ma sensibilité. Il savait ce qu’il me fallait et comment Il me toucherait au long du parcours de mon enfance tout en respectant qui je suis.»

VG: «A l’école, as-tu vécu des moqueries à cause de ta foi?»

DB: «Je n’ai jamais vécu de « grosses » moqueries mais plutôt de petites « aiguilles » par-ci par-là. Derrière mon caractère énergique, boute-en-train, volubile… un peu « surexcitée » que mon entourage proche connaît, se cachent de la sensibilité, de la douceur, de l’attention, de l’application dans ce que je fais et cela ressort plus à l’extérieur, avec les personnes que je connais moins. Ce qui m’a valu à l’école et au lycée quelques remarques du style « la sainte ni touche », «l’ange », « Jésus », ou bien « alors, on est coincée ? », etc. Et de plus, cela me blessait parce que les jeunes pensent qu’en tant que chrétiens, nous ne connaissons rien à la vie et que nous sommes tous, par exemple, des coincés. Ce qui ne m’a d’ailleurs pas aidée à m’accepter telle que je suis et à prendre confiance en moi et en ce quoi je crois.
Le pire pour moi a été au lycée, lorsque certains professeurs ont donné leurs avis sur la question de la religion, du christianisme, etc. Cela ne me « concernait » pas, car pour moi je n’ai pas de religion mais une foi en Jésus. Mais cela me blessait lorsque des professeurs affirmaient devant les élèves, mes amis, des choses du genre que Dieu n’existe pas, qu’il suffit de regarder au travers de l’histoire, jusqu’à aujourd’hui, et de voir ce qu’il en est, que « ça ne marche pas », que la Bible a de toute façon été écrite par des hommes, etc.
Que faire ? Répliquer et prendre le risque de se ramasser un argument auquel on ne sait répondre ? Laisser mes amis être baignés et renforcés dans un enseignement faux qui pousse au rejet de Dieu, sans découvrir qui Il est réellement ?»

VG: «As-tu eu des périodes de doutes ou de remises en questions?»

DB: «Oui, j’ai eu particulièrement une période de remise en question vers mes 17 ans. Je crois que cela a été dû à des évènements difficiles où par exemple, j’ai découvert que le monde des adultes n’est pas aussi beau que ça et que même ceux se disant chrétiens agissent d’une manière blessante et méprisante. Mais heureusement qu’il ne faut pas mettre toute sa confiance en l’homme mais en Dieu, qui est fidèle !
J’ai aussi passé par des soucis et angoisses personnelles où j’ai demandé à Dieu de l’aide, mais je ne Le voyais pas intervenir. J’avais l’impression alors que Dieu était loin de moi, là-haut, et qu’Il m’avait rejetée. Mensonges sur mensonges… qui ont duré un certain temps. Je savais que je ne pouvais pas laisser tomber, alors avec courage j’ai demandé de l’aide, à des personnes de confiance, pour recevoir de l’appui et du discernement. J’ai alors appris qu’il ne faut jamais rester seul face à nos problèmes et laisser des mensonges empester nos vies et notre relation avec Dieu. Nous savons que nous avons la victoire en Jésus et qu’Il répond à nos prières !
« Le Seigneur marchera devant toi, il sera avec toi, sans jamais t’abandonner. N’aie donc pas peur et ne te laisse pas abattre. » (Deutéronome 31 :8).»

VG: «Tu vas aller à Jeunesse en mission, pourquoi et d’où vient ce désir?»

DB: «Tout au long de mon enfance, je désirais plaire à Dieu, Le connaître davantage, voir Sa puissance, découvrir et accomplir Ses plans pour ma vie. Et c’est toujours le cas. J’aimerais pouvoir mettre un temps à part pour Lui, loin du stress du monde et des soucis qu’il apporte. Pouvoir me « poser » et prendre du temps rien que pour Lui. Et c’est l’occasion pour moi de vivre avec d’autres chrétiens, de pouvoir développer mes dons, partager et recevoir des autres, etc.»

VG: «Peux-tu me décrire une expérience forte dans ta marche avec Dieu?»

DB: «Pendant 8 ans, j’ai gardé caché un lourd secret. Pour moi, jamais personne ne le saurait. Je pensais que cela resterait caché toute ma vie et que je ferais avec. Mais, même si je ne m’en rendais pas forcement compte, cela me « pourrissait » la vie. Je me répétais : « Qu’est-ce que les personnes concernées vont penser de moi ? Comment vont-elles réagir ? Comment me verront-elles par la suite? Je n’aurais jamais la force d’en parler ! Une montagne impossible à gravir ! »
Mais avec l’aide de Dieu, Son Esprit, Sa protection et Son amour, Il m’en a donné la force et m’a libérée ! J’ai réussi à confesser ce secret, à mettre des mots dessus, à en parler et à demander pardon à toutes les personnes concernées. Le pardon est si puissant ! Les personnes concernées m’ont écoutées, comprises et pardonnées et se sont excusées à leur tour ! Plein d’appréhension et de peur m’ont retenues si longtemps.
Mais ce que l’on croit impossible ne l’est pas pour Dieu ! « Dieu (…) a le pouvoir de faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou même imaginons. » (Ephésiens 3 :20)»

VG: «Quel encouragement donnerais-tu aux personnes nées dans un foyer chrétien afin de vivre une foi épanouie ?»

DB: «Dieu ne fait pas les choses par hasard. Il a tout entre ses mains. Ne cherche pas à être quelqu’un d’autre, mais remercie Dieu pour la créature merveilleuse que tu es et n’hésite surtout pas à Lui demander de l’aide, pour quoi que ce soit. Remercions-Le pour toutes ses bénédictions, il y en a tellement !!
Un petit truc : Tenir un petit journal où tu notes tes prières, celles qui sont déjà exaucées, ce que tu vis, ce que Dieu fait pour toi, tes difficultés, etc. Et relis régulièrement ce que tu as noté pour te souvenir que Dieu répond, exauce, agit et qu’Il ne te laisse jamais tomber !»